Un indicateur de l’évolution et de l’impact d’une pression de pêche, reposant sur le suivi d’une espèce ou d’un groupe d’espèces de poissons, doit répondre aux exigences suivantes 1) Simplicité : ne nécessitant pas un recueil de données complexes; 2) Fiabilité : corrélation forte entre les paramètres de la population suivie et le facteur de perturbation; 3) Robustesse : variations des paramètres de la population suivie dépendant essentiellement du facteur de perturbation; 4) Facilité de mise en œuvre : recueil de données in situ pouvant être effectué par des acteurs non experts. L’analyse statistique des données issues de deux campagnes de comptages visuels sous-marins (CVS) en Nouvelle-Calédonie, respectivement en Province Nord (885 transects de 50 mètres de long) et Lagon sud-ouest (400 transects de 100 mètres de long), a permis l’identification d’une espèce, la saumonée Plectropomus leopardus (Serranidae) dont les paramètres de population (densité, biomasse) semblent intimement corrélés à la pression de pêche. Faute de données précises et fiables, celle dernière est évaluée indirectement pour les besoins de l’analyse. Si cet indicateur paraît relativement robuste, ses populations dépendent aussi des aléas du recrutement. L’analyse statistique n’a pas permis à ce jour l’identification d’autres espèces co-indicatrices de la pression de pêche, dont le suivi permettrait de nuancer les résultats sur les saumonées, afin notamment de s’affranchir des aléas de recrutement. Des pistes sont évoquées. Il est proposé de profiter de l’installation d’un nouveau centre minier à Koniambo (Province Nord), synonyme d’augmentation localisée de la pression de pêche, pour mettre en place un suivi expérimental qui permettrait de valider ces premiers résultats et d’affiner le rôle d’indicateur de la saumonée.